Fédération de Sambo

NAISSANCE ET ORGANISATION DU SAMBO EN France

Les coulisses d'un art martial tourmenté

Le nom de «Sambo» tel que nous le connaissons maintenant, n’a pas été toujours le même. Il a porté les dénominations suivantes : «sam», «samoz», «lutte libre», «lutte de style libre» avant d’être officialisé en 1940.

En 1966, la Fédération internationale des styles de lutte associés (FILA) donne officiellement au SAMBO, le statut de style de lutte internationale.
En 1972 le premier Championnat européen Open de Sambo a été organisé à Riga, capitale de la Lettonie. Le championnat a eu lieu sous les auspices de la FILA.
En 1973 le premier Championnat du monde de Sambo Sportif s’est tenu à Téhéran.

 

En France, le Sambo est adopté comme nouveau style en 1972 au sein de la Fédération Française de Lutte. Membre de la Commission technique de la FFL, Etienne LABROUSSE devient responsable National pour le SAMBO. Suite à sa grande expérience acquise au cours des années avec des experts soviétiques, il implante cette science issue de la Défense personnelle d’abord à Saint-Jean-de-Luz. Deux ans plus tard apparaissent les premiers critériums nationaux de sambo sportif. Il expérimente, alors avec ses collaborateurs les subtilités de cet art martial, puis enseigne dans de nombreux clubs de la Côte Basque, des Landes et de l’Aquitaine.
C’est à Bordeaux que démarre la diffusion de l’enseignement, suivront par la suite Nantes, Lyon, Macon, Dijon, Clermont-Ferrand, Vichy, Toulouse et Paris où de nombreux stages ont lieu à l’ INSEP.
La discipline est en plein essor international, ce qui a pour effet de favoriser la création de Fédération Française de sambo.
Le 25 septembre 1985, la Fédération Française de Lutte (FFL) accepte de se séparer du Sambo.

Le 19 octobre 1985, la Fédération Française Amateur de Sambo -défense personnelle- (FFAS) est fondée à Saint-Jean-de-Luz, où elle établit son siège social.
Le 31 décembre 1988, la FFAS obtient l’agrément ministériel pour la pratique et le développement du Sambo en France et la délégation ministérielle en 1989. Le 2 août 1989, Étienne LABROUSSE est nommé Président de la Fédération Française Amateur de Sambo (également membre élu à la fédération internationale en qualité de secrétaire général). Jean-Claude CERUTTI est nommé vice-président. Christian BRUZAT responsable technique.
Le Sambo est alors décliné en 2 styles, en France et dans le monde : Le Sambo Sportif, le Sambo Défense personnelle (sambo-défense) utilisée par les forces spéciales russes et notamment développé par Monsieur BRUZAT en France qui poursuivit le travail de son père Serge BRUZAT.

La 3eme forme du SAMBO COMBAT moderne sera créée vers la fin des années 80 par Bruno SCHMITT et développé lentement car elle rencontra beaucoup d’opposants en France durant plusieurs années.

Ce fut une sorte de révolution car le début d’un fort engouement partout dans le monde des disciplines de synthèse, regroupant tous les styles de combat. A peu près à la même époque, vers 1988, est né également le PANKIDO créé par Patrick LAMBARDO, 1ere forme de MMA en France, avant que le 1er UFC eut lieu en 1993 aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs sur cette compétition UFC créé par la famille GRACIE et qui deviendra légendaire grâce au génie marketing de ces fondateurs, que le grand public découvrait à la télévision le Sambo exprimé sous sa forme de « combat total », avec la victoire du russe Oleg TAKTAROV en 1995 à l’UFC VI. Le Sambo Combat, déjà pratiqué chez nous depuis la fin des années 1980, devint peu à peu un système très populaire dans le monde.

Suite à ce développement sans précédent des sports de combat, le Sambo français, seul sport de synthèse bénéficiant d’un agrément ministériel en France, a été victime de son succès avec l’arrivée de pratiquants et d’enseignants de nombreux autres arts martiaux en quête de grades et de diplômes. Mais aussi de russes transitant par le sud de la France. Les choses auraient commencé à dériver. A partir de 1997, pendant que certains faisaient du sport, d’autres faisaient du business, nous raconte-t’on ! Les élus auraient eu bien du mal à justifier les comptes de la fédération. C’est le président Etienne LABROUSSE qui endossera ces dérives. Il sera condamné à 5 ans de prison avec sursis et la Fédération liquidée.

Certains sont partis d’eux-mêmes ou ont été écartés, mais la FFAS a continué à fonctionner avec les sportifs jusqu’à sa liquidation et la condamnation effective de Monsieur LABROUSSE.

La liquidation judiciaire est prononcée le 10 juillet 2001 et le sambo français se scinda alors en deux entités :

 

Les passionnés ont poursuivi la pratique du sambo en créant par anticipation une nouvelle FFAS le 30 septembre 2000. Remplaçant le terme « Fédération Française »par « Fédération de France » des Amateurs de Sambo. Avec comme président Jean-Luc AMOUROUX. Cette nouvelle fédération a poursuivi et mis en avant la pratique du Sambo Combat, en plus du Sambo Sportif. Les premiers championnats du Monde de Sambo Combat eurent lieu en 2001.

D’autres ont créé « l’Institut National de sambo et disciplines assimilées », présidé par Christian BRUZAT, qui deviendra ensuite « l’Institut Français de Sambo » à Menton 06, le 12 juillet 2001.

Ces deux groupements nationaux ont poursuivi leur chemin jusqu’en 2007.
L’IFS sans reconnaissance de l’Etat. La FFAS avec la reconnaissance de l’Etat jusqu’en 2002.
Cf . Arrêté du 29 janvier 2002 portant retrait de l’agrément de l’association dénommée « Fédération française amateur de sambo »

L’agrément est donc resté à la FFAS jusqu’en 2002 et seule cette fédération organisait les championnats de France, avec remise de titres officiels, délivrait les ceintures de sambo et faisait passer les Brevets d’Etat jusqu’en 2000 (contrairement à ce qui a été parfois raconté par le courant opposé qui cherchait à dissimuler son existence auprès des pratiquants).

La FFAS a poursuivi son travail de développement du Sambo en France sous sa nouvelle identité, sans s’occuper des mouvements extérieurs et de ses détracteurs. En 2000, l’ex entraîneur national Bernard BRONCHARD qui ne pouvait plus officier pour le Sambo à cause de la procédure de liquidation, proposa que Bruno SCHMITT qui formait et accompagnait déjà les équipes, lui succéda comme « Entraineur fédéral ». Un poste technique bénévole et non un emploi d’Etat, précisons-le. C’est le CA de la FFAS qui nomma ce dernier qui, avant cette fonction fédérale, n’en avait eu aucune autre au sein de la FFAS.

Durant les années suivantes et notamment en 2006, l’IFS qui s’organisait de son côté, luttait farouchement contre ses anciens collègues de la FFAS pour finalement décider de solliciter l’agrément ministériel auprès des pouvoirs publics, en vue de reprendre le pouvoir et d’administrer, à nouveau, le Sambo en France.

L’Institut Français de Sambo fut débouté de sa demande le 13 octobre 2006. Et une fois encore le 11/01/2008, après avoir fait un recours devant le Conseil d’Etat. 

Cf .Conseil d’État, 2ème et 7ème sous-sections réunies, 11/01/2008

Extrait du jugement :

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 13 décembre 2006 et 9 mars 2007 au secrétariat du contentieux du Conseil d’Etat, présentés pour l’INSTITUT FRANÇAIS DE SAMBO, dont le siège est 90, route de Gorbio, Azur Parc, Les Arbousiers à Menton (06500) ; l’INSTITUT FRANÇAIS DE SAMBO demande au Conseil d’Etat :
1°) d’annuler la décision en date du 13 octobre 2006 par laquelle le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative a rejeté sa demande du 4 octobre 2006 tendant à l’obtention d’un agrément sur le fondement de l’article L. 131-8 du code du sport ;
2°) d’enjoindre au ministre de lui délivrer l’agrément sollicité ou, subsidiairement, de statuer à nouveau sur la demande d’agrément dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision à intervenir, sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard ;…

Considérant que l’INSTITUT FRANÇAIS DE SAMBO demande au Conseil d’Etat d’annuler la décision en date du 13 octobre 2006 par laquelle le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative a rejeté sa demande du 4 octobre 2006 tendant à l’obtention de l’agrément prévu à l’article L. 131-8 du code du sport ;…

Article 1er : La requête de l’INSTITUT FRANÇAIS DE SAMBO est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à l’INSTITUT FRANÇAIS DE SAMBO et au ministre de la santé, de la jeunesse et des sports.

En 2007, c’est pourtant la nouvelle FFAS dont les nouveaux dirigeants étaient lassés de cette situation et des attaques successives de ceux de l’IFS, qui a proposé une réunification de tous les courants du sambo français sous la FFL (Fédération Française de Lutte).

L’objectif n’étant pas d’alimenter des guerres stériles de pouvoir, mais de développer tous ensemble le sambo en  retrouvant l’agrément ministériel et la délégation pour la discipline sambo. C’est Monsieur Bruno SCHMITT, Entraîneur Fédéral et vice-président, qui a été sollicité et chargé le 1er de signer le protocole de réunification entre la FFAS (2) et la FFL. Le pouvoir lui ayant été donné officiellement par le Président de la FFAS, Monsieur Jean-Luc AMOUROUX.

Bruno SCHMITT, qui n’avait jamais été personnellement opposé aux gens de l’IFS se tenant toujours à l’écart de la politique avant cela, a accepté la proposition après avoir consulté tous les clubs. Il a même déclaré être prêt à abandonner ses fonctions d’entraîneur Fédéral et de nouveau vice-président FFAS, pour permettre l’intégration de tous les samboïstes de France.

L’IFS, partagé entre sa procédure auprès du Conseil d’Etat et, vraisemblablement, la crainte de voir la FFAS retrouver seule la reconnaissance de l’Etat avec l’aide de la FFL, a convoqué une Assemblée Générale pour mettre fin au mandat de son président Christian BRUZAT, à priori opposé à retourner sous la FFL. Un nouveau président fut nommé au sein de l’IFS, Monsieur Jean-Claude CERUTTI, qui signa également le protocole de réunification pour l’IFS.

Enfin, un troisième groupement fédéral s’était créé peu de temps avant en normandie. La FFSSDA (Fédération de France de Sambo Sportif et Disciplines Associées). Son président, Gil DUCHEMIN a également signé le protocole de réunification sous la FFL.

RAPPEL :

Certains membres de la FFAS ont proposé la réunification des différents courants du sambo français sous la FFL. Ce projet a été initié à la demande de Alain BERTHOLOM, à cette époque Président du comité IDF Lutte et du CTR Pino MASSIDA en IDF, auprès de Bruno SCHMITT qui représentait la FFAS.

Bruno SCHMITT a accepté le projet de réunification, mais il a posé les conditions suivantes :

  1.  le retour de l’agrément ministériel par délégation de pouvoir accordé par la jeunesse et sports au sambo, via la FFL.
  2.  l’assurance de la RECONNAISSANCE officielle par les pouvoirs publics de la 3eme version du Sambo : LE SAMBO COMBAT. Au même titre que le Sambo sportif

Le protocole de réunification des différents courants du sambo français fut signé sous la FFL qui deviendra la FFLDA (FFL et Disciplines Associées), reprenant les disciplines sambo et grappling.

Le Comité National de Sambo (CNS) fut créé dans les statuts de la FFLDA.
Une seule candidature fut proposée pour le poste de Président : Jean-Claude CERUTTI, nommé puis élu un an plus tard en 2008.Daniel MESTRE fut nommé responsable de la Commission Technique en charge du Sambo sportif, Bruno SCHMITT en charge du Sambo Combat. Franck GERARDS secrétaire général.

Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la vie Associative donne l’agrément et accorde la délégation de pouvoir à la FFL le 15 mai 2007.

Monsieur BRONCHART, dont le mandat d’Entraineur National de Sambo délivré par arrêté ministériel avait débuté en 1995 et avait pris fin en 2000, pour être entre temps nommé inspecteur jeunesse et Sports, a été en 2007 désigné à nouveau coordinateur des Brevets d’Etat Sambo par le ministère.

Alain BERTHOLOM, Président du comité IDF Lutte fut élu Président de la FFLDA à la place de Didier SAUVAIRE.

Jean-Claude CERUTTI resta président de la CNS de 2007 à 2012 et Président du CFS de 2013 à 2017 (Le « Comité National de Sambo » devient le « Comité Français de Sambo » à la demande de la Fédération internationale).

Bruno SCHMITT fut proposé et nommé vice-président durant ces deux mandats.

Durant cette période, une structuration de la discipline, par la création d’une progression pédagogique sous la forme d’un guide des Grades uniques (Sambo Sportif, Sambo Combat, Sambo Défense) élaboré par Bruno SCHMITT et des résultats au plus Haut niveau d’athlètes de l’équipe de France (en Sportif féminines et en Sambo Combat notamment), ont permis au sambo d’obtenir la reconnaissance de sport de Haut Niveau.

Durant le second mandat de 2013 à 2017, un athlète (dont une procédure en cours nous oblige à taire le nom) revendique et postule au poste de responsable de la Commission Technique, en charge du Sambo Sportif, à la place de Daniel MESTRE ; Il est nommé et également élu second vice-président du CFS.

Bruno SCHMITT est, quant à lui, reconduit comme responsable du Sambo Combat, de la Commission Nationale des Grades et vice-président du CFS.

En 2017, un groupement d’individus, proches du nouveau responsable de la Commission Technique, forment une coalition pour prendre les commandes de toutes les commissions du comité et imposer leur fonctionnement. De nouveaux problèmes réapparaissent au sein du sambo français : Il est fait état par les clubs de clientélisme, de copinage, de gestion orientée…

Jean-Claude CERUTTI cède la présidence à son collègue et ancien élève, Kris CANALES. Le second vice-président et responsable technique s’affirme comme le nouveau leader du CFS. Bruno SCHMITT, qui a initié la réunification des différents courants du Sambo français dans un souci de partage et d’harmonie, ne trouve plus d’intérêt aux méthodes du nouveau Conseil d’Administration du CFS. Il est notamment opposé aux méthodes de sélection des athlètes qui, selon lui, manquent de transparence. Il décide alors d’abandonner toutes ses fonctions fédérales avant les nouvelles élections de ce dernier mandat, pour s’occuper uniquement de son club.

En 2020, comme le Sambo français, la FFLDA rencontre quelques tourments avec, notamment, une procédure de sauvegarde judiciaire ordonnée par le ministère des sports. Une nouvelle équipe est élue autour du Président Lionel LACAZE.
Un audit est effectué sur la gestion du Sambo. Bruno SCHMITT est à nouveau rappelé par les nouveaux élus de la FFLDA, pour tenter de réorganiser le Sambo. Un appel à candidature national est lancé mais l’équipe du CFS en place, dont certains sont battus lors des élections, refusent de rejoindre le mouvement démocratique et de rendre les clés à la nouvelle équipe fédérale.

Ces personnes créent alors une nouvelle association loi 1901 présidée par leur nouveau leader, pour permettre au CFS de sortir de la FFLDA et de devenir autonome. Ils emportent avec eux tous les actifs, les tapis, l’argent des licences sambo, etc.

L’histoire se répète donc exactement comme quelques années auparavant. Le Sambo est à nouveau divisé en France :

L’IFS quittait jadis la fédération délégataire pour s’y opposer.

Le CFS quitte aujourd’hui la nouvelle fédération délégataire pour s’y opposer.

La CSNS (Commission Sportive Nationale de Sambo) est créée au sein de la FFLDA en remplacement du CFS (Comité Français de Sambo) pour réguler la gestion de la discipline en France. Avec pour projet prioritaire d’améliorer la condition des athlètes.